Si vous saviez par quelles situations cocasses ou ridicules un magicien professionnel passe parfois, et ce qui lui en coĂ»te d’efforts pour que le spectateur ne se doute de rien ! En cette pĂ©riode inquiĂ©tante de crise sanitaire, laissez-moi vous apporter un peu de rĂ©jouissance en vous rĂ©vĂ©lant l’envers dĂ©sopilant de mon dĂ©cor. J’ai compilĂ© pour vous les 10 moments de solitude les plus comiques ou embarrassants de ma carriĂšre. Et s’il m’arrive d’en rire encore, j’en retire aussi un vĂ©ritable enseignement : le mĂ©tier de magicien exige de l’humilitĂ©, de la vigilance et un entrainement constant. PrĂȘts Ă  vous poiler ? Voici les 5 premiĂšres anecdotes truculentes que j’ai choisies :

 

1. La douche froide :

Je rĂ©alise un numĂ©ro : l’eau magique devant la fille de l’ambassadeur de Russie. Je suis censĂ© retourner le verre plein au-dessus de sa tĂȘte, sans que l’eau ne se dĂ©verse. Mais le stress a raison de moi. Un geste trop rapide, le tour rate, l’eau dĂ©gouline sur la tĂȘte de la demoiselle, devant les yeux effarĂ©s de son illustre pĂšre. Heureusement, elle prendra la chose avec le sourire


 

2. Le magicien disparaĂźt de la scĂšne :

Habituellement, c’est plutĂŽt ce qui arrive Ă  un spectateur choisi dans la salle. Cette fois-ci, c’est moi qui suis passĂ© Ă  la trappe Ă  cause d’une scĂšne brinquebalante. J’avais pourtant alertĂ© l’organisateur de l’équilibre trĂšs instable de l’estrade. Mais pas le temps de fignoler les rĂ©glages, le show doit commencer. Et ce qui devait arriver, arrive : en plein spectacle, la scĂšne s’ouvre en deux. Tout mon fond de dĂ©cor est aspirĂ©, et moi avec.

 

3. Levé du pied gauche :

Dans mon vestiaire de magicien, je possĂšde deux paires d’élĂ©gantes chaussures bicolores de style cabaret. Le piĂšge : elles sont presque identiques. Juste avant une reprĂ©sentation, je me rends compte que j’ai deux pieds gauches. Je n’ai pas d’autre choix que de faire tout le spectacle les pieds tordus, la dĂ©gaine suspecte et la mine crispĂ©e. Je passe 60 minutes Ă  sautiller et Ă  m’agiter en espĂ©rant que le public ne s’aperçoive de rien !

 

4. Un numĂ©ro fichu en l’air :

C’est un soir d’étĂ©, au camping. Devant un parterre de familles et d’enfants, je mets en lĂ©vitation une personne de l’assistance. La scĂšne ne doit durer que quelques secondes. Mais le mĂ©canisme secret se coince. La musique se dĂ©roule, interminable. Puis fatalement, s’arrĂȘte. Dans un silence gĂȘnĂ©, la spectatrice est toujours perchĂ©e. Impossible de la faire redescendre. Évidemment, tous les enfants s’attroupent pour voir la dame qui vole. À ma grande surprise, ils ne se rendent pas compte de la supercherie et je parviens Ă  garder la face. Il me faudra conclure le numĂ©ro tant bien que mal et faire intervenir ma technicienne pour libĂ©rer la spectatrice.

 

5. Mon précieux :

Lors d’un mariage, j’emprunte l’alliance d’un des invitĂ©s d’honneur pour un numĂ©ro en close-up. Je suis censĂ© la faire disparaĂźtre puis rĂ©apparaĂźtre. Au moment fatidique, je me rends compte que j’ai rĂ©ellement perdu la bague. La panique me submerge, j’interdis Ă  quiconque de bouger, je cherche partout autour de moi, affolĂ©. Les invitĂ©s s’esclaffent, persuadĂ©s de mes grands talents d’acteur. Je sue Ă  grosses gouttes, je me disloque de l’intĂ©rieur jusqu’à ce qu’un enfant, discrĂštement, me sauve du chaos et me ramĂšne la bague. Elle Ă©tait malencontreusement tombĂ©e au pied d’une chaise. Soulagement total. Je finis mon numĂ©ro comme si de rien n’était !

 

La suite au prochain numéro


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